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André Koropeck, qui la salua d'un "Tiens, Brigit, tu viens au musée aujourd'hui? Je croyais que tu ne travaillais pas. Tu remplaces quelqu'un?"

Pendant la nuit précédente, au musée du Louvre, deux gardiens discutaient dans la salle de repos. L'un tenait une tasse de thé, tandis que l'autre maniait d'un air distrait un objet ressemblant à un casse-tête chinois.
"Qu'est-ce que tu trifouilles?" dit le gardien à la tasse de thé.
"Oh, c'est une sorte d'assemblage en bois qu'il faut désassembler ou réassembler, je l'ai trouvé dans un tiroir, répondit le second gardien en posant le kadang katangais.
- C'est celui pour lequel Brigit s'est faite engueuler hier?
- J'en doute, elle l'aurait mis dans son casier, pas ici.
- C'est vrai qu'elle est assez méticuleuse.
- Rien à côté de Koropeck. Tu sais ce qu'il a encore fait?"
Les deux gardiens discutèrent de leur collègue maniaque de la symétrie au point de mépriser les tableaux selon lui mal équilibrés et oublièrent l'objet qui avait démarré leur discussion. Le lendemain matin, Koropeck, en prenant son service, tomba sur le kadang katangais, et par réflexe le remit dans son état initial quasi-sphérique, puis le rangea là il il pensait devoir être sa place.

Lilina avait commencé à raconter son cours à Karl, en attendant d'arriver:
"On peut tirer un parallèle entre des ouvrages d'Aya Princesse, le Horla de Maupassant et l'histoire des 47 rônin, en se focalisant sur l'aspect auto-destructeur des individus, en quelque sorte on extrait pour analyse leurs pulsions suicidaires.
- Ce n'est pas un peu négatif, ce genre d'analyse? coupa Karl.
- Disons que le professeur était, euh..., on va dire dépressif.
- D'accord.
- Bien que leurs motifs d'actions soient totalement dissemblables on peut remarquer les similarités entre leur inconscient qui leur fait voir leur propre mort comme facteur positif pour la société entière, continua Lilina qui se sentait emporter par le récit du cours qu'elle aurait dû faire en ce moment même en classe.
- Euh, j'aurais juste une question?
- Oui?
- Il n'y a aucun ouvrage d'Aya qui ne parle de suicide, non?
- C'est exact, Ferdinand, mais c'est ici qu'il faut lire entre les lignes."
Elle s'arrêta. Ferdinand. Un de ses élèves. Elle regarda. Une salle de classe. La fenêtre. La vue familière du campus. Vyuomji. Elle était rentrée.

Ecrit par castor, le Vendredi 28 Août 2009, 15:32.







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